2-1) La religion



La religion est une religion polithéiste soit une multitude de dieux formant le panthéon Gaulois et Romain. Lors de la romanisation, les dieux gaulois ont parfois fusionné avec les dieux Romains. D'autres ont gardé leur personnalité et leurs attributs d'origine. Les dieux en présence à Divodurum sont d'origines différentes : il y a les dieux romains, les dieux celtes et les dieux asiatiques ou orientaux. La multiplication des dieux en Gaule s'est faite par le commerce et l'échange culturel. Par exemple, le culte d'Isis (dieu Egyptien) s'est fait par l'intermédiaire des échanges commerciaux avec certains pays d'Orient ou d'Europe.

Remarque : L'échange culturel au niveau de la religion a permis une meilleure romanisation de la Gaule lors de sa conquète par Jules César en 52.


2-1 1) Les divinités



Stèle représentant Epona
(découverte rue des Clercs, Metz)




Stèle représentant Rosmerta
(découverte dans les Vosges)
2-1 1 a) Les divinités gauloises ou celtes


Les divinités gauloises qualifiées de païennes sont issues du Panthéon celte classique.

La déesse EPONA n'a été contaminée par aucune divinité Romaine. Très populaire à en juger par le nombre de figurines qui la représentent et qui sont généralement en terre cuite de l'Allier. Le nom de cette déesse contient le nom du cheval Epo (Equus en latin). Les représentations de la déesse sont diverses : tantôt une jument allaitant son poulain, tantôt une écuyère assise en amazone sur sa jument, ou parfois couchée. On peut trouver de rares représentations de la déesse debout près de sa jument. En Moselle, elle est souvent représentée à califourchon ou assise. Elle porte des attributs variés comme la corne d'abondance, le fouet, la cravache ou les clés. Déesse protectrice du foyer, elle est aussi une divinité nourricière, symbole de protection et de bénédiction. Sur l'une des stèles conservées au Musée de Metz, on la trouve assise en amazone et habillée d'un vêtement descendant jusqu'aux pieds. Elle est presque toujours représentée dans un long manteau ou dans une robe ne laissant pas paraître sa féminité .

La déesse ROSMERTA est toujours représentée comme une mère avec une corne d'abondance et une corbeille de fruits soulignant le caractère " de pourvoyeuse ". On associe souvent cette déesse au dieu Mercure.

Quant à la déesse ICOVELLAUNA, peu de dédicaces ou de stèles permettent de lui donner un rôle religieux à part entière.

Le dieu SUCELLUS est mentionné dans une dizaine d'inscriptions comme le dieu des tonneliers. Son nom signifie " dieu au maillet " ou " bon frappeur ". Comme pour Epona ce dieu ne fut pas mélangé aux dieux romains. Il porte des attributs empruntés à d'autres divinités comme la faucille et la bourse. Il est presque toujours habillé à la gauloise avec une tunique à capuchon, des braies et des bottes. Il porte parfois une peau d'animal en particulier de loup ou de hyène. Mais son attribut essentiel est le maillet equivalent à la massue de Dagda.

Le dieu DAGDA porte quatre noms ou surnoms. Dagda signifie " dieu bon ", Eochaid " qui combat par l'if ", Ollthir " père puissant "et Ruadh Rofhessa qui est traduit par " rouge de la grande science ". Souvent couplé à Ogmios, " champion " ou " lieur ". Il est le dieu des druides, dieu du combat et du temps (chronologique et atmosphérique). Il a pour fille Brigit ou Minerve et Oengus " choix unique ", pour fils. Son épouse est la déesse de la guerre le Bodb ou Morrigan " grande reine ". Il porte le chaudron, symbole d'abondance et de résurrection, la massue qui tue et qui fait ressusciter et enfin la roue symbole de la foudre cosmique.

Les divinités gauloises qualifiées de païennes sont issues du Panthéon celte classique.



Représentation de Jupiter
(découvert à Metz)



Représentation d'Apollon
(découvert à Metz)
2-1 1 b ) Les divinités romaines


Toutes les divinités Romaines ont été apportées avec la Romanisation afligée à la Gaule lors de la conquête romaine. Les principaux dieux romains sont vénérés. Néanmoins, certaines représentations de ces dieux montre une certaine " celtification " dans leurs attributs et dans leur gestuelle.
Mercure qui fut l'un des premiers dieux à être apporté par Rome a subi une celtification. En effet, il fut associé à la déesse Rosmerta sans que celle ci ne change ses représentations.
A Divodurum, il est représenté nu sans ses représentations traditionnelles,caducé et bourse. Apollon, lui aussi, devient mi-celte tout comme Jupiter.
Apollon donna naissance à Higie qui donna son sens au mot hygiène car cette déesse etait la déesse de la santé vénérée à Divodurum. En fait, il ne s'agit pas d'une Romanisation des dieux celtes mais plutôt d'une celtification des dieux romains.
En effet, lors de la conquète des Gaules, Jules César n'imposa pas le culte de Rome comme le seul culte serieux et le seul qui dût être honoré et reconnu par tous (et qui sera l'un des mots d'ordre de la Christianisation).
Cependant, en recherchant des similitudes entre les dieux celtes et les dieux romains, il fit progressivement celtifier les dieux de Rome, ce qui se poursuivit avec une romanisation des dieux celtes.
Cette méthode permit une meilleure assimilation du Panthéon romain en Gaule, ce qui assouplit le choc de deux cultures sensiblement différentes.
D'autres dieux romains furent introduits en Gaule comme Hercule, Neptune, Minerve, Venus, Diane... On a donc eu un véritable brassage religieux.



Représentation de Jupiter Ammon
(découvert à Metz)



Photo. de l'autel Taurobolique de Metz
(découvert à Metz)




Représentation de Mitra
(découvert à Metz)
2-1 1 c ) Les divinités Orientales


Toutes ces divinités, qu'elles soient égyptiennes avec le culte d'Isis ou mésopotamiennes par exemple ont été importées de leurs pays respectifs grâce au développement du commerce et des routes.

On trouve le culte de Cybèle, déesse de la fécondité originaire d'Asie Mineure avec ses sacrifices de taureaux sur des autels appelés des tauroboles. Le culte d'Isis, déesse égyptienne, était pratiqué au Niseum de Metz situé en face de la caserne de Ney. Le culte de Mithra (dont une superbe représentation est conservée au Musée de la cour d'or) serait apparu à la fin du 1er siècle après JC et repose sur des sacrifices des taureaux. Le culte de ce dieu Perse etait pratiqué dans le Mithréum. Symbole de la nature, il symbolise le bien contre le mal sous la forme des éléments naturels principaux : l'eau, la terre, le feu et le vent. D'autres dieux moins connus comme Jupiter et Ammon sont également présents dans la ville de Divodurum. On y retrouve également certaines divinités grecques comme Athéna Niké dont une sculpture la représentant est conservée au musée de Metz.

2-1 2) La mort


Toutes les nécropoles se trouvaient en dehors de l'enceinte de la cité de Divodurum. Les plus importantes se situaient au Sud de la ville.



Coffre de protection



Urne funéraire de protection
2-1 2 a ) Les méthodes d'ensevelissements


A l'époque gallo - romaine il existait deux méthodes d'ensevelissements. Il y avait l'incinération utulisée par la majorité des habitants et l'ensevelissement en sarcophages de bois ou de bronze. On ne pense pas qu'il y ait eu des nécropoles pour chaque catégorie sociale ou pour chaque sexe. L'incinération était plus répandue pour des mesures d'hygiène. En effet, cette méthode permettait de détruire tout risque de maladie ou d'épidémie. Les cendres étaient recueillies et mises dans des urnes généralement en verre pour les plus clasiques ou en onyx pour les plus coûteuses. Ces urnes etaient ensuite déposées dans des coffres en calcaire avec la vaisselle et les restes du repas funéraire.

L'ensevelissement dans des sarcophages est plus coûteux car, généralement, ces sarcophages sont recouverts d'or ou de plomb (importé d'Espagne et de Grande-Bretagne), ornés de couronnes de lauriers et de pommes de pins, symboles de régénération, avec le nom et titre du défunt.

On ne sait si la tradition de la pièce d'or dans la bouche pour le voyage vers l'autre monde dans la barque du passeur etait respectée car généralement, ces sépultures ont été fouillées et pillées bien avant l'arrivée des chercheurs, ce qui laisse cette question d'ordre religieux en suspens.



Stèles funéraires
(Salle du Musée de Metz)



Stèle funéraire de
la nécropole Messine
2-1 2 b) Les différentes stèles funéraires


On trouve différents types de stèles funéraires. En effet, les plus courantes sont celles en forme de maison avec une petite porte ou fenêtre ouverte afin que l'âme du défunt puisse partir de sa tombe. Le citadin se faisait faire une stèle en forme de maison de ville et le campagnard en forme de hutte gauloise. Ces stèles devaient se placer au - dessus du caveau funéraire pour marquer son emplacement. On peut trouver d'autres formes de stèles funéraires avec de petites coupoles pour les libations. Certaines stèles peuvent être appelées monuments funéraires par leur grandeur et leur richesse de décor. En effet, on représentait souvent des instruments de musique sur les monuments mortuaires. On y trouve également les inscriptions " D. M. " abréviation de l'inscription rituelle " au dieu Mâne ". La pomme de pin symbolise la vie et la régénération à travers la protection de l'être et de l'âme.



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