3- 1) La population : chiffres, évolution, histoire



Carte montrant les mouvements de populations
On ne peut donner un chiffre précis sur la population de Divodurum car les probables livres ou registres tenus dans l'Antiquité, si ils ont existé, ne nous sont pas parvenus. On peut néanmoins évaluer la population d'après la superficie de la ville et le nombre de maisons personnelles, ne sachant pas bien combien de personnes y habitaient. On évalue la population de Divodurum à 20 000 personnes. Ce chiffre important est supérieur à l'estimation de Lutèce qui devait compter environ 7 à 8000 personnes, confirmé par le nombre de places disponibles dans les gradins du grand Amphithéâtre qui pouvait contenir jusqu'à 25 000 personnes. On pense cependant que cette population a atteint son pic d'évolution sous l'époque Trajane qui représente l'apogée de l'évolution architecturale de la ville.



Cette évolution a été propulsée par l'arrivée des Romains en Gaule avec l'apport de nouvelles techniques d'hygiène, de médecine et de construction. La qualité de vie s'est améliorée à en juger par la multiplication des stèles funéraires de grande qualité. On connait peu de choses sur la population pauvre ou moyenne, mais on l'estime à 2/3 de la population totale de la cité. Cette évolution à été freinée par la chute de Rome qui n'entraina pas la chute de la cité car la fin totale de la civilisation Gallo-Romaine dans la cité des Médiomatriques se situe au moment des Grandes Invasions. Néanmoins, l'instabilité politique de l'Empire déclencha une insécurité et une baisse de la population ; c'est vers cette période que l'on commence à ne plus utiliser l'Amphithéâtre du Sablon qui deviendra une carrière. Dovodurum, grâce à l'extension des routes de commerce terrestres et maritimes, vit sa population devenir hétéroclite. On assita, en effet, à un brassage de cultures d'horizons divers. Les grands commercants habitant la ville proviennent essentiellement du reste de la Gaule (2/4 de la population totale), du Bassin Méditerranéen (Romains - Perses - Egyptiens pour 1/4 de la population de la ville) et de certains pays frontaliers ou nordiques comme la région des Trévirs ou certain pays plus au Nord ; ils représentent environ 1/4 de la population de la ville.

Remarques : Ces estimations restent tout à fait statistiques et hypothétiques et on ne peut affirmer à 100% ces différents chiffres.


3- 2) L'économie de la ville





Représentation de la carte de Pleutinger
3- 2 1) Le boum de la situation géographique


L'activité economique de la ville de Divodurum a été très importante de part sa situation stratégique. En effet, elle est au confluent de deux cours d'eau : la Moselle (Malella) et la seille ( Sallia ) ; le premier, la Malella, se jette dans un fleuve, le Rhin qui permet l'ouverture vers la mer baltique. Cette situation fluviale donna à Divodurum deux ports de commerce assez importants le lond de la Malella. L'activité fluviale etait l'une des plus importantes pour la ville, plus importante même que l'activité routière. Elle dégagea un commerce avec les pays nordiques encerclant la mer baltique.

L'autre système d'échanges par voie routière était également utilisé par les commerçants de la cité et de la ville. La fameuse carte de Pleutinger montre les échanges routiers que possédait la ville de Divodurum. Les quatres grandes entrées de la ville étaient orientées vers les quatres points cardinaux donc vers tout l'empire et les territoires voisins. Le texte de L'Itineraire d'Antonin, associé aux légendes de la carte de Pleutinger, a permis de reconstituer le plus fidèlement possible les distances entre Divodurum et quelques villes de commerce importantes en Gaule. Par exemple, cette liste évalue la distance entre Divodurum à Argentorate (Strasbourg) à 12 ou 19 lieues vers Reims (Durocorto).

La proximité du Limes permettra à la ville de jouer le rôle de ravitaillement aux différentes garnisons postées le long de cette frontière. Elle leur fournira des denrées périssables, des armes, des chevaux et du bois avec des produits sensés assurer un minimum de confort aux soldats.



Stèle funéraire montrant un forgeron



Stèle funéraire montrant un carrier



Stèle funéraire montrant un serrurier



Stèle montrant une scene de pêche



Stèle funéraire montrant une femme médecin

3- 2 2) Les différents corps de métiers et leur localisation géographique dans la ville

La ville possédait un vaste corps de métiers parfois regroupés en corporations appelé Collegia. C'était le cas des maraîchers dont le terme latin Holitores figure sur le fragment d'une inscription. La puissance de ce mouvement associatif est relevée sur une inscription : nautae mossallici. Cette association devait en général surveiller la conduite des marchandises sur les routes qui étaient généralement incertaines et dangereusement. Cet inconvénient à été peu à peu diminué avec l'essor du commerce maritime sur des chalands. Cette corporation, assurait la sécurité des marchandises tel le sel qui donna la richesse à la ville de Metz. Cette marchandise etait transportée vers Trèves soit par les Chemins sauniers ou par voie maritime. Mais d'autres denrées ou produits rares étaient sécurisés par cette corporation.

Les maraîchers etaient assez nombreux et diffus dans la ville de Divodurum ; ils assuraient l'approvisionnement en produits frais qui venaient des champs aux alentours de la ville ou d'Italie avec ses olives...

Les pecric,cheurs sont peu nombreux ; ils apportent des poissons frais pecric,chés dans la Moselle ou séchés provenant de la mer Méditerranée, de la mer du Nord ou du reste de la Gaule. On a découvert également de petits instruments pour ouvrir et consommer les moules et huîtres, ce qui nous renseigne sur la composition des poissonneries de l'époque. On suppose également que la pecric,che devait ecric,tre plus un moyen de divertissement qu'une économie à part entière car on ne retrouve qu'un seul témoignage de cette activité sur une stèle funéraire.

Les forgerons très répandus dans l'Antiquité ont pu ecric,tres retrouvés à Divodurum sur une stèle funéraire qui ne porte ni nom précis ni métier mais la représentation des outils sur la face du monument détermine le corps de métier du défunt. On situe les forges à proximité du port soit à l'ouest et au sud de la ville.

Les orfèvres devaient se situer sur la butte Sainte -Croix à proximité des quartiers de riches notables. L'activité économique devait se limiter à deux ou trois boutiques car elle resta néanmoins réservée à une certaine partie de la population. A en juger par la qualité des Jibules, on pense qu'elle devait ecric,tre assez prospère. Certains marchands faisaient importer des produits finis de Rome pour les revendre dans la Cité. L'activité des vignerons est le fruit de la colonisation Romaine car la vigne inexistante en Gaule a été importée par Jules César. Elle s'est vite propagée et les crus gaulois de la région deviennent vite célèbres en Gaule et dans L'Empire. Certaines passoires à vin et à bière ont été découvertes à Divodurum. Ces passoires pouvaient servir à filtrer le vin comme la bière très réputés en Gaule.

La poterie et la verrerie sont deux corps de métiers très semblables car ils ont été très présents dans la vie économique de la cité. A l'époque, il existait deux sortes de poteries : la céramique rouge classique dont la pacric,te de base est plus ou moins épurée selon le résultat voulu ; elle est faite à partir d'argile. La céramique sigillée est obtenue comme la céramique rouge mais, à la cuisson, on bouche le conduit d'aération pour lui donner un aspect sombre. Ces céramiques provenaient de la région ou de la Gaule entière par les deux voies de communication connues de l'époque. Cette activité fut plus importante que celle du verre mecric,me si celle du verre reste prépondérante car la céramique a un coucric,t de production moins élevé et il est l'élément de transport le plus fiable pour le vin, l'huile et la bière. Plus solide que le verre, la céramique sera employée dans tous les ménages de la ville.

On ne connaît pas de pressoir public au sein de la ville car plusieurs fouilles ont révélé un nombre important de pressoirs privés. On suppose que chaque famille possédait un pressoir personnel ou partagé par un quartier ou par un groupe de familles.

La ville de Divodurum possédait une Femme Médecin représentée sur une stèle conservée au musée de Metz. On a retrouvé également un nombre important de cachets d'oculistes et de fournisseurs en plantes médicinales. Cette importance des représentations médicales est confirmée par la stèle en l'honneur d'HIGIE, déesse de la santé, et par un certain nombre d'instruments médicaux comme des scalpels ou des cuillères de préparations.

Remarque : La ville de Divodurum possédait également des chasseurs, cordonniers, boulangers, bouchers, tailleurs de pierres, tisserands, tonneliers, et d'autres centres économiques mais moins importants que ceux développés ci -dessus.



Photographie de céramique



Image de verrerie
3- 2 3) les flux commerciaux avec le monde extérieur


La ville importe une série impressionnante de matériaux de construction et de conservation comme le marbre méditerranéen, la pierre volcanique de l'Eifel, des amphores d'Espagne, de la sigillée d'Arezzo et de la céramique de Trèves et d'Eifel. Des matériaux nobles comme le plomb provenaient d'Espagne ou d'Italie, Italie qui représentait le principal fournisseur en or pour la cité et pour la ville. Les matières périssables ou de consommation rapide provenaient de Gaule et des pays voisins.

Mais la ville exportait ses produits régionaux comme le vin des coteaux de la Moselle, le sel, la pierre de Jaumont, de Malancourt la Montagne, le calcaire de Norroy et la céramique de Chémery.





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